Vent
(ou ce qu’il en reste)
s’engouffre / s’infiltre
dans les interstices
des phrases arrachées au ciel
comme des souffles vivants
glisse sur les trottoirs
passe entre les cuisses
entre les dents
entre les lignes
quelques fragments volés
un store qui claque comme un cœur trop fatigué
des pigeons ivres de vide
ce cri de fenêtre mal fermée
tout se déplie / tout s’effondre / en même temps
moi / je retiens mon souffle
et le vent / lui
le vent lèche les toits
les joues
les souvenirs de toi
qui s’agitent comme les feuille
de la place Bachelier
mes fissures laissent siffler l’air
mon corps fendu est traversé
pas que de vent
mais aussi de lumière

