Les murs retiennent le jour
Le sol me bouffe toute crue
Ça colle partout
Ce putain de vent
Ce putain de souffle
La rafale chaude
Suintante
D’une journée d’été
Qui n’en finit plus
D’une journée d’été
Complètement fracassée
Y’avait plus de matin aujourd’hui
Y’aura sûrement pas de soir
Je crois
Journée d’été démolie
Pulvérisée
J’ai détruit le temps j’imagine
Avec ma gueule crevée
Qui fonce dans ces putains de murs
Ceux là
Qui retiennent le jour
Ceux là
Qui retiennent ma douleur
Y’a tout qui se fissure
Qui se torture
Qui se brûlure
C’est un supplice
Cette ville
Où tout se fait dévorer
Et moi qui essaye
De pas me laisser avaler
Par ce putain de bourbier
Les sables mouvants des pavés
Je bute sur les trottoirs
qui dégueulent rien que du vide
Je me glisse dans les caniveaux
Dans les interstices
Toutes les fissures moites
J’habite les crevasses
Je m’engouffre dans les failles
Et toujours ce putain de vent
Qui m’incendie
Je suis —
Je suis où
Je suis bientôt cendres
La rafale chaude m’a consumée
Je crois

