chaîne de pores —
un cri qui se déchire sous la peau
un murmure fracturé
plaie ouverte / un pli de chair déplié
là où la lumière se brise
limite sans cesse déplacée
ne plus savoir où commence la peau
où finit le sang —
le pouls bat sous la pulpe des doigts
mais il s’évapore / se dérobe —
trop vif trop cruel
le corps est un territoire morcelé
troué —
jardins en friche de nerfs en surchauffe
des mains s’égarent
des caresses tranchantes
sous les ongles / le sel des souvenirs
s’accroche —
tu te défends avec tes dents
mais la morsure revient
la morsure revient
le souffle court
les battements éclatés
rupture / discontinuité —
tes yeux ne reconnaissent plus leur propre peau
couleur fer rouillé / peau délavée
bords effilochés
ta main s’enfonce dans ce territoire instable
fragment de toi que tu ne peux saisir
partie absente / partie blessée
à la frontière du désir et de l’abandon
bruit sourd / comme un cri prisonnier
non-dits accrochés à la chair
empreintes invisibles
épidermique / fragile
le toucher comme un choc
écho d’un monde qui bascule —
parfois trop lourd
parfois trop fragile
les sensations s’emballent
s’écrasent
débordent
sans limites —
sol mouvant
sol liquide
sol instable
chaque pas un risque
chaque frôlement un saut dans le vide
tu penses contrôler mais la peau s’échappe
se soustrait
se décolle / se fissure —
la chair palpite sous les doigts
trop vraie
trop nue
trop brutale
le corps / un poème en miettes
phrases inachevées
mots perdus dans la nuit organique
tu traces / tu griffes
mais ça s’efface
fragile
éphémère —
les souvenirs s’emmêlent
les sensations se défont
le corps des autres
carte déchirée sans boussole
limites effacées / frontières confuses
collision —
acceptation ou rejet ?
ne pas savoir / ne pas pouvoir savoir
les peaux se touchent / se repoussent
se blessent
fragments d’intimité volée
marcher sur cette membrane déchirée
à fleur de nerfs
à bout de souffle —
corps en tempête
en chaos
en domaine mouvant
inhabitable —
mais qui tient encore debout
l’adolescence creuse ses sillons
entre poussées et révoltes
une carapace qui ne sait pas où ni comment
voix brisée / mains hésitantes
déchirures invisibles
fureur et fragilité mêlées
chaque nouveau jour / un combat
pour devenir soi
pour apprendre à occuper
ce corps en mutation
miroir fissuré
peau dissoute dans l’angle
visage effacé par la lumière
l’œil cherche l’erreur
trace l’excès l’écart le flou
mesure le défaut comme une faute
trop près / trop loin
trop flou / trop net
l’image se détache du corps
plus rien ne tient
que la peur d’être vu·e
ou de ne pas l’être
Cicatrices hurlent
fractures ouvertes sous l’armure
douleurs voraces / morsures d’acier
sang cru qui serpente en silence
peau déchirée / mémoire brûlée
marques qui incendient / cicatrices ardentes
là où l’existence s’effondre et se relève
où la souffrance devient volcan
rage liquide / matière vive
exister
au creux de la blessure béante
dans l’éclat brutal du chaos
là où la vie se fait cri
plus fort que la douleur
plus fort que l’oubli
corps en guerre contre lui-même
les formes qui s’enfuient / se cachent
le poids des absences
refus / contrôle / déni
fractures invisibles du désir de vivre
crier dans le silence
la faim qui consume et détruit
se replier dans une llutte sourde
sillons / creux
comme des tranchées
ou les vallées d’un paysage blessé
pays de fièvres
pays de douleurs / de cernes profondes
lente agonie ou combat farouche
organes fatigués / esprit vacillant
murmures des plaies ouvertes
espoir qui tremble / fragile
mais le corps persiste
malgré tout / il se bat / il résiste
corps qui se déploie autrement
dans l’inconnu de la différence
mouvements réinventés
langage des gestes nouveaux
force fragile / courage silencieux
chaque pas / une victoire
corps brisé et beau
qui réclame sa place
dans la fureur du monde
devenu absence
silence froid
formes figées dans la poussière
le poids du vide
le souffle éteint
mais la trace demeure
ombre portée
souvenir incarné
métaphore de ce qui s’efface
et ne résonnera plus / jamais
un ventre vidé / un espace creusé
la perte inscrite sous la peau
pleurs sans éclats
larmes que personne ne voit
le corps qui refuse / qui se ferme
et pourtant continue
fragile / meurtri
à chercher le souffle
à chercher le sens
lentement il panse ses blessures
fissures refermées à petits pas
peau douce retrouvée
mains qui caressent la guérison
le souffle se calme
les battements reprennent
la lumière pénètre
le temps travaille / adoucit
le corps se recompose
réinvention fluide
pont entre deux rives
transformations
métamorphoses de peau et d’âme
combat pour la vérité d’exister
dans un monde aux repères figés
quête d’un soi authentique
un corps qui brave les frontières
pas sans peur
pas sans douleur
pas sans fêlure
mais avec puissance
et resilience grandiose
mots et tous sur la peau
runes gravées / signes portés
une histoire dessinée à l’encre
chaque point une déclaration
une revendication d’être
une identité marquée
libération et douleur mêlées
le corps comme un tableau
le corps écorché mais
le corps comme œuvre d’art
sensualité s’éveille / palpite
frissons / caresses incendiaires
le souffle s’accélère
murmures tissés de soupirs
le désir qui danse sous la peau
vibrations sourdes / éclats de plaisir
corps offert / corps pris
dans l’ouragan des sens
le ventre qui s’arrondit / pousse / contient
vie suspendue dans la chair
angoisses mêlées d’espoirs
chaque coup / un choc doux
le corps à la limite du possible
espace sacré
transformation profonde
naissance à venir
miracle fragile et lourd
les heures brûlantes de l’accouchement
douleur pure / cri primal
le corps qui se déchire et se tend
pousser / céder / tenir
le souffle court
le monde qui bascule
la vie qui jaillit
peau contre peau
premiers frissons d’un autre
corps neuf / fragile / entier
peau fine / souffle timide
les yeux grands ouverts sur l’inconnu
et les mouvements hésitants
empreinte première
le monde dans un regard
tout à construire / tout à sentir
la vie qui commence
réparé / adouci / doucement cicatrisé
douleurs qui s’effacent / souvenirs lissés
les mains apaisent
le temps / un pansement
battements retrouvés
paix sur la peau
lumière qui revient
fragile renaissance
et corps prêt à aimer encore

